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5 septembre, 22

La valeur de la vieillesse

La catéchèse du Pape sur le sens et la valeur de la vieillesse (23 mars au 24 août 2022) est terminée. Il voulait "encourager chacun à investir ses pensées et ses affections dans les dons qu'elle apporte avec elle et pour les autres âges de la vie" (23-III-2022) ; car, en effet, la vieillesse est un don et une bénédiction divine*.

Anciens, professeurs de sagesse

François a souligné que dans la culture dominante, "les personnes âgées sont sous-évaluées, dans leur qualité spirituelle, leur sens de la communauté, leur maturité et leur sagesse". Et ceci, aux yeux du Pape, implique un "vide de pensée, d'imagination, de créativité" (Ibid.). Il a insisté sur le fait que sans dialogue entre les générations, nous avons "une société stérile, sans avenir, une société qui ne regarde pas l'horizon, mais qui se regarde elle-même" (2-II-2022).

Aux anciens, il a dit : "Vous avez la responsabilité de dénoncer la corruption humaine dans laquelle nous vivons et dans laquelle se poursuit ce mode de vie de relativisme, totalement relatif, comme si tout était licite. Allez-y. Le monde a besoin, il a besoin de jeunes gens forts, qui iront de l'avant, et de personnes âgées sages" (Ibid.).

Aux autres, leur a rappelé leur devoir de protéger les personnes âgées et d'éduquer aux soins des personnes âgées. Concernant le quatrième commandement Honorer son père et sa mère, il a souligné : "L'honneur fait défaut lorsque l'excès de confiance, au lieu de se manifester par la douceur et l'affection, la tendresse et le respect, devient grossièreté et prévarication. Quand la faiblesse est reprochée, et même punie, comme si c'était une faute. Quand l'égarement et la confusion deviennent une occasion de moquerie et d'agression" (23-II-2022).

Une foi vivante, l'héritage de la vieillesse

Avec l'exemple du vieil Eléazar (cf. 2 M, 18 ss.), il a indiqué que "la pratique de la foi n'est pas le symbole de notre faiblesse, mais le signe de sa force" (Audience générale, 4 mai 2022). Et donc : "Nous montrerons, avec humilité et fermeté, précisément dans notre vieillesse, que croire n'est pas quelque chose "pour les vieux", mais quelque chose de vital. Croire en l'Esprit Saint, qui fait toutes choses nouvelles, et il nous aidera volontiers" (Ibid.). La foi vivante est l'héritage de la vieillesse.

"Les personnes âgées, par leur faiblesse, peuvent apprendre à ceux qui se trouvent à d'autres âges de la vie que nous avons tous besoin de nous abandonner au Seigneur, d'invoquer son aide. En ce sens, nous avons tous à apprendre de la vieillesse : oui, il y a un don dans le fait d'être vieux, compris comme l'abandon de soi aux soins des autres, à commencer par Dieu lui-même (Ibid). De cela découle un "magistère de la fragilité" : ne pas cacher les faiblesses de la vieillesse est une leçon des personnes âgées pour tous".

Dans l'Évangile de Jean, Nicodème demande à Jésus : Comment peut-on naître quand on est vieux (Jn 3,4) ? Et Jésus lui explique que la vieillesse est une occasion de renaître spirituellement et d'apporter un message d'avenir, de miséricorde et de sagesse (cf. Audience générale, 8-VI-2022).

Aujourd'hui, dit le Pape, "La vieillesse est un moment privilégié pour dissoudre l'avenir de l'illusion technocratique de la survie biologique et robotique, mais surtout parce qu'elle ouvre à la tendresse du sein créatif et génératif de Dieu". (Ibid.).

Ainsi, il enseigne : "Les vieux sont les messagers de l'avenir, les vieux sont les messagers de la tendresse, les anciens sont les messagers de la sagesse d'une vie vécue". (Ibid.).

La valeur de la vieillesse - Experts - CARF

François a évoqué le rôle des médecins et des travailleurs de la santé dans cette responsabilité partagée entre les familles des personnes âgées et le système de santé d'une société, en déclarant : "Toute la médecine a un rôle particulier dans la société en tant que témoin de l'honneur dû à la personne âgée et à toute personne humaine.

Acceptation des limites et esprit de service

À partir du récit de la guérison de la belle-mère de Simon (cf. Mc 1, 29-31), François considère : "Quand on est vieux, on n'est plus maître de son corps. Vous devez apprendre à accepter vos propres limites, ce que vous ne pouvez plus faire". (cf. Audience générale, 15-VI-2022). ("Moi aussi, je dois maintenant porter une canne").

"Il se leva et commença à les servir". Le Pape dit : "Les anciens qui conservent leur disponibilité à guérir, à réconforter, à intercéder pour leurs frères et sœurs - qu'il s'agisse de disciples, de centurions, de personnes troublées par des esprits mauvais, de personnes qui ont été écartées... - sont peut-être le plus haut témoignage de la pureté de cette gratitude qui accompagne la foi. Tout cela, observe-t-il, n'est pas l'apanage des femmes. Mais les femmes peuvent enseigner aux hommes la gratitude et la tendresse de la foi, qu'ils ont parfois plus de mal à comprendre.

Temps du témoignage de la Vie qui ne meurt pas

Dans le dialogue entre Jésus ressuscité et Pierre à la fin de l'Évangile de Jean (21:15-23, cf. Audience générale 22-VI-2022), François trouve également la base de son conseil aux personnes âgées.

"Vous devez être un témoin de Jésus même dans la faiblesse, dans la maladie et dans la mort.. De plus, le Seigneur nous parle toujours en fonction de notre âge. Et nos suivants doivent apprendre à se laisser instruire et façonner par notre propre fragilité, notre impuissance, notre dépendance vis-à-vis des autres, jusque dans nos vêtements, dans notre démarche.

C'est la vie spirituelle (à travers la prière et les sacrements, en particulier l'Eucharistie et la confession des péchés) qui nous donne la force et la sagesse de savoir dire au revoir avec le sourire : "un adieu joyeux : j'ai vécu ma vie, j'ai gardé ma foi". C'est aux autres, surtout aux jeunes, d'aider les personnes âgées à vivre et à exprimer cette sagesse, et à savoir la recevoir.

Dans la même veine, vers la fin de la catéchèse, le Pape nous invite à relire l'adieu de Jésus (cf. Jn 14) : "Quand je serai parti et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous accueillerai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi" (14,3). Le successeur de Pierre affirme : "Le temps de la vie sur terre est la grâce de ce passage. La présomption d'arrêter le temps - de vouloir la jeunesse éternelle, le bien-être illimité, le pouvoir absolu - n'est pas seulement impossible, elle est délirante" (cf. Audience générale, 10-VIII-2022).

Ici-bas, la vie est une initiation, une imperfection sur le chemin d'une vie plus pleine. Et François en profite pour dire que notre prédication, qui regorge de béatitude, de lumière et d'amour, "manque peut-être un peu de vie".

Le "vieil homme aux cheveux blancs" et Mary

La catéchèse originale du Pape sur le "vieillard aux cheveux blancs" dans le livre de Daniel (7, 9 ; cf. Audience générale, 17 août 2022) est liée à cela. C'est ainsi que Dieu le Père est généralement représenté. Mais ceci - observe Francis - "n'est pas un symbole idiot" qui devrait être démystifié. C'est le symbole d'une existence éternelle, de l'éternité de Dieu, toujours ancien et toujours nouveau, avec sa force et sa proximité ; "parce que Dieu nous surprend toujours avec sa nouveauté, il vient toujours à notre rencontre, chaque jour d'une manière spéciale, pour ce moment, pour nous".

François a clôturé sa catéchèse sur la vieillesse en contemplant le mystère du l'assomption de la Vierge (cf. Audience générale, 24-VIII-2022). En Occident - a-t-il rappelé - nous la contemplons élevée en haut, enveloppée d'une lumière glorieuse ; en Orient, elle est représentée couchée, endormie, entourée des Apôtres en prière, tandis que le Ressuscité la porte dans ses mains comme un enfant. Le Pape souligne qu'il faut mettre en évidence le lien entre l'Assomption de la Vierge Marie et la Résurrection du Seigneur, à laquelle est liée la nôtre, lorsque nous ressusciterons avec lui à la fin des temps.

Marie nous précède dans son assomption au ciel, également comme figure de l'Église, qui sera à la fin : le prolongement du corps ressuscité du Christ, fait famille. Jésus parle de cela - de la vie pleine qui nous attend dans le Royaume des cieux - avec diverses images : le festin de noces, la fête avec les amis, la riche récolte, le fruit qui vient, non sans douleur. De tout cela, et pour le bien des autres", propose François, s'incluant dans le groupe, "... nous pouvons voir la plénitude de vie qui nous attend dans le Royaume des Cieux".Nous, les personnes âgées, devons être la graine, la lumière et aussi l'agitation de cette plénitude de vie qui nous attend".

M. Ramiro Pellitero Iglesias
Professeur de théologie pastorale à la Faculté de théologie de l'Université de Navarre.

(*)Publié dans "Iglesia y nueva evangelización".

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