Mission de St Joseph (cf. Mt 1:24) Il a commencé par évoquer le jour de la fête de Benoît XVI : "Nous sommes proches de lui dans la prière, pleins d'affection et de gratitude". St. Joseph était le gardienLe gardien de qui ? De Marie et de Jésus ; mais c'est une tutelle qui s'étend ensuite à l'Église.Comme l'a souligné le bienheureux Jean-Paul II : "De même qu'il s'est occupé avec amour de Marie et s'est consacré avec un engagement joyeux à l'éducation de Jésus-Christ, il a consacré sa vie à elle et à son éducation. paternité garde et protège également son corps mystique, l'Église, dont la Sainte Vierge est la figure et le modèle". (Exhortation apostolique Redemptoris Custos, 1).
Le pape François a poursuivi en demandant : "Comment Joseph vit-il sa vocation de gardien de Marie, de Jésus, de l'Église ? Avec une attention constante à Dieu, ouvert à ses signes, disponible à son plan, et pas tellement au sien.(...) Il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté et, précisément pour cette raison, il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées, il sait lire les événements avec réalisme, il est attentif à son environnement, il sait prendre les décisions les plus judicieuses (...) Il répond à l'appel de Dieu, avec disponibilité, avec empressement".
Ici, vous pouvez voir comment St. Joseph de Nazareth met en pratique un véritable discernement de la volonté de DieuLes "signes des temps", au sens où le Concile Vatican II parle des "signes des temps". En d'autres termes, les signes de l'action du Saint-Esprit qui sont perçus lorsqu'on les regarde dans la foi et évaluer de manière réaliste la situation en cours, et prendre la décision d'agir en conséquence, tant d'un point de vue personnel que de celui de l'Église, cf. Gaudium et spes, 4, 11 et 44.
En même temps, le Pape note que, en saint Joseph "nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne : le Christ.". C'est pourquoi il nous invite : "Gardons le Christ dans nos vies, pour garder les autres, pour sauvegarder la création.
Tout ceci est une école pour les chrétiens, en particulier pour les éducateurs et les formateurs.
Mais garder, a prévenu le pape François, est la vocation de chacun : nous devons tous garder la beauté des réalités créées ; ici, l'évocation de saint François d'Assise, prendre soin des personnes qui nous entourent, "en particulier les enfants, les personnes âgées, celles qui sont plus fragiles et qui restent souvent à la périphérie de notre cœur".
Nous devons tous prendre soin des membres de la famille, des conjoints, des parents et des enfants, des amitiés. "Soyez les gardiens des dons de Dieu", nous conseille-t-il ; car en effet, tout est un don. Si nous échouons dans ce domaine, dit-il, la destruction avance et le cœur se dessèche.
Si l'intendance est la responsabilité de chacun, et si elle est comprise et pratiquée par les personnes de bonne volonté, elle est la responsabilité de tous. notamment de "ceux qui occupent des postes à responsabilité économiquement, politiquement ou socialement". Il faut prendre soin de la nature de Dieu, l'environnement. Mais nous devons commencer par nous-mêmesPour "garder", nous devons également prendre soin de nous-mêmes. Rappelons-nous que la haine, l'envie, l'orgueil et l'arrogance rendent la vie sale.
Garder, c'est donc veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, car c'est de là que viennent les bonnes et les mauvaises intentions : celles qui construisent et celles qui détruisent. Nous ne devons pas avoir peur de la gentillesse, ni même de la tendresse."Ce n'est pas une vertu des faibles mais des forts, comme saint Joseph.
En effet. D'où l'importance de l'examen de conscience et d'une bonne formation. Et si un sentimentalisme non intégré à la réflexion et à la formation chrétienne peut faire des ravages, il en est de même d'une éducation rationaliste ou volontariste qui n'intègre pas les sentiments et leurs manifestations appropriées et nécessaires. Dietrich von Hildebrand, dans son ouvrage "Le cœur : analyse de l'affectivité humaine et divine", l'exprime ainsi (Madrid 2009).
Lorsque le pape François a prononcé le homélie de la messe d'ouverture de son pontificat invitait chacun à être le gardien de la Création, comme saint Joseph était le gardien de la Sainte Famille.
Le Pape a poursuivi en expliquant en quoi consiste le pouvoir du ministère pétrinien :
"N'oublions jamais que Le vrai pouvoir est le service, C'est le titre d'un de ses livres, et que même le Pape, pour exercer le pouvoir, doit entrer de plus en plus dans ce service qui a sa culmination lumineuse dans la croix". Tel est le pouvoir de l'amour. Nous l'apprenons aussi de saint Joseph.
Et c'est ainsi que le ministère du pape doit être exercé : "Il doit fixer ses yeux sur le service humble, concret et riche en foi de saint Joseph et, comme lui, d'ouvrir leurs bras pour garder tout le peuple de Dieu et d'accueillir avec affection et tendresse toute l'humanité, en particulier les plus pauvres, les plus faibles et les plus petits.celle que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : à celui qui a faim, à celui qui a soif, à l'étranger, à celui qui est nu, au malade, à celui qui est en prison (cf. Mt 25, 31-46).. Il a conclu par une autre leçon : "Seul celui qui sert avec amour sait garder"..
Dans la dernière partie, il fait appel à l'espoir, sur lequel Abraham s'est appuyé (cf. Rom 4:18).. "Aujourd'hui aussi, face à tant d'amas de ciel gris, nous devons voir la lumière de l'espoir et donner de l'espoir nous-mêmes. Garder la création, chaque homme et chaque femme, avec un regard de tendresse et d'amour, c'est ouvrir une lueur de lumière au milieu de tant de nuages, c'est apporter la chaleur de l'espoir".
Pour nous, chrétiens, "comme Abraham, comme Saint Joseph", l'espoir que nous portons a l'horizon de Dieuqui nous a été ouverte dans le Christ, est fondée sur le rocher qui est Dieu".
C'est sa façon d'expliquer ce titre du Pape qui vient au moins de Saint Grégoire le Grand : "Serviteur des serviteurs de Dieu".
M. Ramiro Pellitero Iglesias
Professeur de théologie pastorale à la Faculté de théologie de l'Université de Navarre.
Publié dans Église et nouvelle évangélisation.