Belvy Delphane Diandaga est né dans une famille où son père est catholique et sa mère protestante, il a donc eu l'occasion de choisir entre les deux visions de la foi chrétienne.
Dès mon plus jeune âge, j'ai eu l'occasion de participer à la messe, même si je n'en avais pas une réelle connaissance, mais c'était néanmoins un moment de bonheur pour moi, car c'était un moment de rencontre et de partage mutuel et communautaire. C'est précisément à l'âge de quatre ans que j'ai commencé à exprimer le désir d'accompagner mon père à la messe du dimanche et cela, en grandissant, a eu une grande influence sur moi. Déjà à cet âge, je pouvais percevoir les signes de mon inclinaison vers la foi catholique, car venant d'une famille aux traditions religieuses mixtes, avec une mère évangélique (protestante), j'avais la possibilité d'embrasser l'une ou l'autre tradition. Mais c'est vers la foi catholique que je me suis orienté à l'âge de sept ans, lorsque je suis allé m'inscrire aux cours d'initiation à la vie chrétienne (catéchèse) sans en parler à mon père, qui ne tarderait cependant pas à le remarquer et à m'encourager.
Pendant cette période d'initiation, j'avais pris l'initiative de rejoindre le mouvement scout avec mon cousin, puis le mouvement des enfants de chœur, même si je ne ressentais pas à l'époque le désir de devenir prêtre, car mon rêve était de devenir officier de l'armée ou même magistrat, pour défendre les opprimés et combattre l'injustice dans mon pays.
C'est à la fin de mes études secondaires que j'ai en quelque sorte réalisé que le Seigneur m'appelait à son service. C'est à l'occasion de l'ordination sacerdotale d'un prêtre de l'ordre de la Sainte Trinité que ce désir s'est précisé. Je ne pourrais pas décrire ce qui s'est passé ce jour-là, mais je peux dire en général que cette merveilleuse rencontre avec le Christ a transformé toute ma vie. Comme le disait Saint Augustin, "personne ne peut rencontrer le Christ et rester le même".
Belvy est clair : la devise de sa vie est une parole de l'apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor 15:10) : "Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et la grâce qu'il m'a donnée n'est pas restée infructueuse".
Après avoir ressenti l'appel de Dieu, je me suis empressé d'en parler à mon père un jour en rentrant des répétitions de la chorale de ma paroisse car, deux ans plus tôt, je m'y étais retrouvé avec mon père pour chanter et louer Dieu à travers l'animation liturgique, en particulier à la messe, qui était pour moi un moment fort de rencontre avec le Christ : un moment d'extase, le cœur rempli de joie. Plus tard, sans doute, je découvrirais, à travers des études théologiques, que l'Eucharistie est le sacrement des sacrements, le centre de toute la spiritualité chrétienne catholique car c'est le sacrement où le Christ est totalement présent. Et de plus en plus, j'ai pris conscience de la sublimité et de la noblesse du sacerdoce. Parce que Jésus, en m'appelant dans son mystère, a voulu faire de moi un ministre de l'Eucharistie, et ceci est simplement une grâce. C'est pourquoi, d'ailleurs, ma parole de vie tirée de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 15, 10) décrit précisément cette dimension de la grâce : "Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et la grâce qu'il m'a donnée n'a pas été infructueuse". Je remercie donc constamment Dieu pour le don de la vocation sacerdotale et, en même temps, je remercie tous ceux qui ont rendu cette grâce possible et tous ceux qui m'aident à vivre dignement cette vocation.
Un appel à travailler pour le diocèse de Brazzaville et l'Eglise du Congo
Plus de quatre-vingt-dix pour cent de la population du Congo est chrétienne, et les catholiques représentent plus ou moins cinquante-deux pour cent, mais il y a une grande avancée de l'Église évangélique (protestante). Il est donc de plus en plus nécessaire d'avoir des prêtres bien formés, dans de bons environnements culturels, pour travailler dans l'Église catholique non seulement à la formation du clergé et du peuple de Dieu, mais aussi à l'évangélisation et à l'apostolat auprès des pauvres et des personnes démunies spirituellement et matériellement.
Pour cette raison même, après avoir terminé ma formation canonique en philosophie puis en théologie, j'avais décidé, une fois ordonné prêtre, de retourner à l'École Normale Supérieure pour y poursuivre mes études de philosophie... Qui aurait pu imaginer que, dans notre diocèse, si pauvre en ressources, nous aurions la possibilité de former un prêtre à l'étranger ? Mais deux ans plus tard, mon évêque a jugé bon que j'aille à Rome, à l'université pontificale de Santa Croce, car on considérait qu'il était nécessaire pour un prêtre de se former dans un environnement universitaire et multiculturel propice à la formation et au développement intégral, pour ensuite revenir travailler dans le diocèse.
Ainsi, grâce à une bourse de la Fondation CARF - Centro Academico Romano, le rêve est devenu réalité et aujourd'hui, je suis sur le point de terminer ma licence en philosophie. Je ne peux exprimer par des mots ma gratitude envers mes bienfaiteurs de CARF pour tout ce qu'ils ont fait pour moi : je ne peux que leur recommander chaque jour, afin que Dieu les comble de grâce et de bénédictions.