Un silence qui doit servir à se rapprocher de Jésus-Christ et, à travers lui, des autres.
On a souligné avec une certaine insistance - peut-être pour nous aider à surmonter l'égoïsme qui nous habite - que l'homme est un "être social". Et c'est vrai. De temps en temps, on nous rappelle la nécessité d'être solidaires avec tous les autres habitants de la planète, de nous préoccuper de la faim dans un pays lointain ou à notre porte.
Le site Église évoque souvent la "communion des saints", ce lien spirituel qui nous unit tous "enfants de Dieu dans le Christ Jésus", et qui rend chacun de nous responsable, d'une manière ineffable, du sort des autres, dans le bien comme dans le mal.
Toutes ces considérations me semblent justes. Il nous appartient maintenant de reconnaître que la solidarité fraternelle entre nous n'exclut ni le silence ni la solitude ; elle les exige même, si nous voulons vraiment vivre aujourd'hui une "communion d'hommes" et, le moment venu, une "communion d'hommes".communion des saints". C'est le même silence solitaire dans lequel un artiste crée et réfléchit à ses œuvres, dans lequel une mère contemple et aime ses enfants.
Le silence et la solitude - qui est en vérité soi-même avec Dieu ; la solitude de soi-même avec soi-même finit par être vraiment insupportable - sont nécessaires pour que chacun prenne conscience de soi-même, de son existence, de "qui on est" et de "pour qui on est".
"L'humanité de ceux qui ne se taisent jamais s'estompe", a-t-il dit très justement. Guardini. Et ce n'est qu'ainsi que nous prendrons aujourd'hui conscience de notre propre humanité, du sens de notre marche sur terre.
Pour jouir de cette solitude enrichissante avec le Christ, nous avons un grand ennemi : le bruit. J'ai l'impression que le moment présent de notre civilisation produit trop de bruit, à l'extérieur et à l'intérieur de l'homme. Les fausses nouvelles sur le Pape actuel en sont un bon exemple.
Nous nous entourons parfois de trop de bruits intérieurs, de bruits de l'esprit, pour échapper à la solitude du silence. La télévision allumée toute la journée, la radio dans la voiture et au bureau. Nous recherchons des informations en provenance de n'importe quel pays et sur les sujets les plus absurdes, que nous ne savons même pas assimiler pour en tirer quelque chose d'utile.
Des bruits dans l'oreille et dans la tête qui nous empêchent d'éprouver la joie de sentir le battement d'un moustique. Et c'est dommage, car à ce moment-là, nous commencerions à savoir que nous sommes vivants et à nous rendre compte de la valeur de notre propre vie.
Le site beauté et la richesse du silence l'ont très bien exprimé Jean GuittonElle nous conduit au plus profond de nous-mêmes, là où l'éternité nous touche et nous vivifie, là où l'éternité nous parle dans un murmure de mots".
Et dans la Bible, nous lisons : "c'est dans le silence et l'espérance que vous trouverez votre force" (cf. Is 30,15). C'est vrai. Le calme et la solitude recréent dans notre esprit le moment de notre propre création, ils nous permettent de reproduire - et de faire nôtre - la rencontre d'Adam avec Dieu dans le jardin du paradis.
Peut-être que l'un des fruits - je ne sais pas si c'est directement souhaité - des combats des écologistes est justement de nous inviter à aspirer au silence, à savourer le silence de la nature dans la solitude. L'avion passe et les nuages restent silencieux.
Mais le calme de la nature ne suffit pas à l'homme ; et comme il ne peut se débarrasser entièrement des bruits extérieurs, il a un besoin encore plus urgent de paix intérieure. Même au milieu du bruit des avenues, les orangers produisent leurs fruits dans le calme de la campagne. L'homme d'aujourd'hui, qui travaille et se consume dans mille tâches de service pour maintenir le monde debout, aspire lui aussi à la paix de l'âme, de l'esprit.
Ce n'est que dans la solitude de ce silence qu'il peut porter ses meilleurs fruits.La contemplation et l'adoration de Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu.
Ernesto Juliá, ernesto.julia@gmail.com
Publié à l'origine dans Religion Confidentialité.